“La défense de la vallée de Mordagne”


Fête médiévale 2021 / mercredi, février 19th, 2020

1220 – Comment se protéger dans cette vallée où se dresse un mamelon de calcaire, isolé, semblant désertique, Le Puech de Mordagne, hissé à cent vingt quatre mètres de haut…

La vie est pourtant bien là…un petit groupe de maisons et de cabanes s’accrochent à mi-hauteur du mamelon, sur son flanc ouest, avant que les murs de la future ville ne soient bâtis.

Les rivières le Cérou et l’Aurausse serpentent dans cette vallée. L’eau, élément essentiel à la vie, participe à l’essor des ateliers de tanneries et au travail paysan. L’activité dans la vallée est très variée : travail des champs (labours, moissons, vendanges), maréchalerie, tonnellerie, tissage, taille de pierres…..et très troublée en ce début de siècle…

A cette époque, les campagnes sont dans la désolation, pillées, brulées et saccagées par les croisés. Les populations appauvries restent sans moyen de défense, fortement marquées par la croisade des Albigeois contre les hérétiques.

Après la mort de Simon de Montfort, les croyants cathares se reprennent à espérer une liberté de circulation. Après des années de persécution, de massacres, de fuites, les parfaits pourront revivre au grand jour et compter sur l’esprit de tolérance du comte de Toulouse Raimond VI. Son fils, le jeune comte  Raimond VII, décide alors de leur procurer un abri sûr, un centre de résistance à construire pour reloger les sans-abris et protéger les populations ayant tout perdu. Dans cette vallée, il va ériger un site fortifié sur le Puech de Mordagne

La première enceinte de Cordes formera le prolongement du rocher, d’une hauteur de deux mètres, de telle sorte que ce gradin circulaire suffira à rendre le sommet du mamelon peu accessible, délimitant le cœur de la ville haute de la nouvelle cité.

La déclivité du sol se prêtera admirablement à l’édification d’ouvrages permanents de défense et la topographie des lieux déterminera le tracé des murs de clôture, circuit qui, suivant à peu près une même courbe de niveau, affectera une forme très allongée de l’est à l’ouest. Les fortifications haut perchées de l’ensemble vont s’ouvrir sur des portes, flanquées de grosses tours rondes dont les passages garnis de herses, précédant des vantaux en boiseries, refouleront l’assaillant.

Les murs de pierre formant un rempart de protection, couronnant la vallée de Mordagne, les archers vont se mettre en place et ajuster le tir de leurs arcs pour défendre la nouvelle cité forteresse…

 

Références issues de « la notice historique et archéologique » de Charles Portal et de « la cité cathare » de Jean-Gabriel Jonin.